top of page
le temps soustrait la vérité aux atteintes de l'envie et de la discorde
Médiathèque de Gignac 14 février 22 mars 2014 CullenCruchet©
La communauté s'éteint là où la marchandisation arrive
Mixte média sur lin 180x160cm
Textes du tableau
Idries Shah, The Way of The SufiSaadi de Shiraz le Renard et le chameau
Un renard effrayé, fuyait à toute allure. Un passant l'interpella lui demandant ce qui lui prenait.Le renard répondit : « On réquisitionne les chameaux pour les travaux forcés ».« Enfin, imbécile ». rétorqua l'autre : « le destin des chameaux n'a rien à voir avec toi, qui neleur ressemble en rien » « Tais-toi » dit le renard, « si un intrigant décrétait que j'en fusse un,qui viendrait me délivrer »
Attar de Nishapur La boite magique
Il était une fois un homme désireux de vendre un tapis grossièrement fabriqué. Il se postadans la rue et en fit la réclame. Le premier passant à qui il montra son tapis, lui dit : « Cetapis usagé est de bien mauvaise manufacture ». Il l'acheta pour un prix dérisoire, se plaça,à son tour au coin de la rue et, vanta les qualités du tapis de la sorte : « Regardez ce tapisaussi fin et soyeux que la soie, vous n'en trouverez jamais de pareil ».Un Sufi qui passait a entendu la discussion de l'achat du tapis et la présentation du mêmetapis selon une description fort différente.Le Sufi dit alors au vendeur : « Pourrais-tu, cher marchand, me mettre dans ta boite magiquequi transforme un tapis grossier en un, si soyeux, peut-être un rien en un magnifique joyau.
William Shakespeare, Timon of Athens, Act IV scene 3
Que vois-je ! de l’or ? cet or jaune, ce brillant et précieux inconstant. Non, dieux,
je ne suis point un suppliant inconstant. Des racines, cieux purs !
Ce peu d’or suffirait pour rendre le noir blanc, la laideur beauté,
le mal bien, la bassesse noblesse, la vieillesse jeunesse, la lâcheté bravoure.
Oh ! pourquoi cela, grands dieux ? Qu’est-ce donc, ô dieux !pourquoi cet or peut-il faire déserter de vos autels, vos prêtres et vos serviteurs ?
il arrache l’oreiller placé sous la tête du malade encore plein de vie.
Ce jaune esclave
forme ou rompt les nœuds des pactes les plus sacrés, bénit ce qui fut maudit,
fait adorer la lèpre blanche ; il place un fripon auprès du sénateur,
sur le siège de justice, lui assure les titres,
les génuflexions et l’approbation publique.
C’est lui qui fait remarier la veuve flétrie.
Celle dont ses ulcères dégoûteraient l’hôpital, l’or la parfume et l’embaume,
et laramène au mois d’avril.
Viens, poussière maudite,
prostituée commune à tout le genre humain,
qui sèmes le trouble parmi la foule des nations, je veux
te faire reprendre la place que t’assigne la nature !
Tu es bien vif, mais je veux t’ensevelir :
va, robuste brigand, rentre aux lieux où ne peuvent rester tes gardiens goutteux ;
mais gardons-en un peu pour échantillon.
http://www.freeebooks.x10.mx/pdf/litterature/shakespeare_timon.pdf
Karl Marx manuscrits 1844
Tandis que le travail aliéné rend étrangers à l'homme, la nature, lui-même, sa propre fonctionactive, son activité vitale, il rend étranger à l'homme le genre...tout le caractère d'une espèce, son caractère générique, et l'activité libre, consciente, est le caractère générique del'homme.L'animal ne façonne qu'à la mesure et selon les besoins de l'espèce à laquelle il appartient,tandis que l'homme sait produire à la mesure de toute espèce et sait appliquer partout àl'objet sa nature inhérente; l'homme façonne donc aussi d'après les lois de la beauté.C'est précisément dans le fait d'élaborer le monde objectif que l'homme commence donc àfaire réellement ses preuves d'être générique. Cette production est sa vie générique active.Grâce à cette production, la nature apparaît comme son oeuvre et sa réalité. L'objet du travailest donc l'objectivation de la vie générique de l'homme : car celui-ci ne se double pas lui-même d'une façon seulement intellectuelle, comme c'est le cas dans la conscience, maisactivement, réellement, et il se contemple donc lui-même dans un monde qu'il a créé. Donc,tandis que le travail aliéné arrache à l'homme l'objet de sa production, il lui arrache sa viegénérique, sa véritable objectivité générique, et il transforme l'avantage que l'homme a surl'animal en ce désavantage que son corps non-organique, la nature, lui est dérobé.Donc le travail aliéné conduit aux résultats suivants : L'être générique de l'homme, aussi bienla nature que ses facultés intellectuelles génériques, sont transformées en un être qui lui estétranger, en moyen de son existence individuelle. Il rend étranger à l'homme son proprecorps, comme la nature en dehors de lui, comme son essence spirituelle, son essencehumaine.Une conséquence immédiate du fait que l'homme est rendu étranger au produit de sontravail, à son activité vitale, à son être générique, est celle-ci : l'homme est rendu étranger àl'homme.
http://classiques.uqac.ca/classiques/Marx_karl/manuscrits_1844/Manuscrits_1844.pdf
Karl Marx, Grundrisse (éditions sociales Jean –Pierre Lefèbvre ,1980, 1997, 2011)
ValeurLa première catégorie dans laquelle se présente la richesse bourgeoise est celle de marchandise.La marchandise elle-même apparaît comme unité de deux déterminations. Elle est valeur d’usage,c'est-à-dire objet de satisfaction d’un système quelconque de besoins humains. C’est son cotématériel, celui qui peut être commun aux époques de production les plus disparates...La valeur d’usage tombe dans son ressort dés lors qu’elle est modif iée par les rapports de productionmodernes ou qu’à son tour elle a, sur eux, un effet de modif ication....en fait, la valeur d’usage de la marchandise est le présupposé donné, la base matérielle sur laquellese présente un rapport économique déterminé. Et c’est seulement ce rapport déterminé qui donne à lavaleur d’usage son estampille de marchandise.Le blé, par exemple, possède la même valeur d’usage, qu’il soit cultivé par des esclaves, des serfs oudes travailleurs libres.Mais comment la valeur d’usage se transforme-t-elle en marchandise ?En porteur de la valeur d’échange.Bien qu’immédiatement réunies dans la marchandise, la valeur d’usage et la valeur d’échange sedissocient de façon toute aussi immédiate.Non seulement la valeur d’échange n’apparaît pas déterminée par la valeur d’usage, mais même, aucontraire, la marchandise ne devient marchandise, ne se réalise en tant que valeur d’échange quedans la mesure où celui qui la possède ne se rapporte pas à elle en tant que valeur d’usage. C’estseulement en les aliénant, en les échangeant contre d’autres marchandises qu’il s’approprie desvaleurs d’usages. L’appropriation par l’aliénation est la forme fondamentale du système social deproduction dont la valeur d’échange se présente comme l’expression la plus simple et la plusabstraite. La valeur d’usage de la marchandise est certes présupposée, mais pas pour sonpropriétaire : elle ne l’est que pour la société en général.Le système d’échange privé moderne n’incarne nullement plus l’économie naturelle de toute lessociétés qu’une famille d’ouvriers d’usine de Manchester, où les enfants entretiennent avec leursparents des rapports d’échange et leurs paient la nourriture et le logis, ne représente l’organisationéconomique traditionnelle de la famille. Les premiers échanges ne se font pas entre les individus àl’intérieur d’une communauté, mais là où les communautés s’arrêtent : à la frontière au point decontact entre différentes communautés.... le système de production fondé sur l’échange privé est d’abord la dissolution de ce communismenaturel. Et pourtant, il y a encore toute une série de systèmes économiques entre le monde moderne,où la valeur domine de fond en comble la totalité de la production, et des formations sociales dont labase est constituée par la propriété commune déjà en état de dissolution...
bottom of page